Longue guerre…

Nous sommes en 1347, autour du 20 juin.

L’été est déclaré et les humains s’envoient manger les pissenlits par la racine. Deux prétendants au Duché de Bretagne s’empoignent et avec eux l’Angleterre et la France. Deux guerres vont cohabiter : celle pour la succession et l’autre, dont tout le monde a entendu parler.

La fameuse guerre de Cent Ans débute en 1337 et se termine en 1453, quelque 116 ans plus tard (en comptant les pauses). Deux ou trois générations ne vont connaître que ça. La guerre de Succession pour le Duché de Bretagne commence en 1341 et se termine en 1364. Autant dire qu’en 47, ces dix premières années de guerre sont l’enfance de la chose. Pour l’heure, les combats désolent la zone entre Guingamp, Lannion et Tréguier dont La Roche-Derrien est le centre (fortifié). Dans le Trégor donc, département des Côtes-d’Armor.

Changement d’époque, après nos productions consacrées à la Deuxième Guerre mondiale. Nous évoquons la bataille de La Roche-Derrien, juin 1347, dans les trois langues que parlaient déjà (dans leur version d’alors) les belligérants de l’époque. Anglais, breton et français, en écoute HD programmée ou à la demande.

La zone d’écoute est à l’intérieur de l’église de La Roche-Derrien et regarde un vitrail des années 1920 évoquant la défaite de la coalition franco-bretonne et la capture de son chef, Charles de Blois, fort blessé.

A l’abri de l’église

Le conseil municipal a choisi d’évoquer ce moment de l’histoire de la ville avec une réalisation en binaural natif. Le maire, Jean-Louis Even, avait gardé un vif souvenir d’un salon d’écoute à la Roche-Derrien où nous avions diffusé Parade et le conseil avait été sensibilisé au son 3D par Rozenn Nicol.

L’écoute termine un parcours en réalité augmentée, qu’il a paru dangereux de sonoriser en binaural à cause de la circulation automobile. C’est donc à l’abri de l’église que le visiteur change de temps. Et comme les choses sont bien faites, les casques sont branchés sur un couple S2/D8 Feichter Audio.

A quoi ressemble la vie d’alors ? Comment la faire sentir en dix minutes ? Comment construire l’illusion dans ce contexte de faits historiques ? Et puisque l’expérience sonore va matérialiser l’Histoire dans notre présent, que va-t-elle nous dire de nous ?

Comme notre binaural est fabriqué à partir de produits bien frais, nous allons tourner de la baston façon XIVème et placer l’auditeur dans le précaire abri de l’église, comme ce pouvait être le cas pour les spectateurs d’alors.

Ressources locales

Le tournage s’étale sur un mois dans un site favorable des environs. L’idéal serait de tourner dans l’église où sera diffusée la pièce, mais elle est au centre-ville et environnée de moteurs. Les moteurs thermiques sont la plaie de la prise de son ! Chaque fois je me dis qu’il faudrait les enregistrer, ces moteurs, tant qu’il y en a. Mais la bonne volonté est générale sur ce tournage et la place autour l’église est barrièrée deux fois.

La première pour collecter les réponses impulsionnelles dont nous avons besoin en post-prod (une vingtaine de coups de feu à 22h dans le silence d’un dimanche soir… merci aux riverains pour leur patience !). La seconde pour enregistrer les solistes de l’orchestre des chevaux, Tango et Arni. Les percherons de la compagnie Volti Subito apportent leur puissance aux beaux mouvements des chevaux de sport montés par les BTS du lycée de Pommerit, avec qui nous avons déjà partagé quelques séances, sous la compagnie des corbeaux.

Enregistrer, participer à un enregistrement est une expérience miroir. La compagnie de reconstitution médiévale Amzer Goz sait se battre et le montrer en public. Mais la performance sonore des combats, quand la scène est seulement “vue” par l’oreille, doit être ajustée. Cette découverte de la chose sonore est toujours accompagnée de commentaires émerveillés. La transposition par le casque d’une réalité pourtant habituelle est la prise de conscience de la contribution de l’ouïe à notre perception du monde. Comme si, après avoir enlevé le casque, on se mettait à écouter.

Un tour du dispositif de visite

En écoute permanente en l’église Sainte-Catherine, La Roche-Derrien (22), de 9h à 17h, entrée gratuite.

Écrit et réalisé en binaural par Pascal Rueff
Production L’Agence du Verbe

Le fantôme : Morgan TOUZÉ
La pâtissière : Cornille
La grand-mère : Marnie O’NEIL, Anne DUEDAL
Le garçon : Bran PENGLAOU
Les combattants : Amzer Gozh
Les villageoises : Amzer Gozh

Vielle à roue : Nigel EATON
Chant : Morgan TOUZÉ

Traduction en breton : Gilles PENNEC
Traduction en anglais : Morgan TOUZÉ
Conseillère historique : Anne-Marie LE TENSORER
Assistant montage : Olivier LESIRE

Avec la participation de :

Association Amzer Gozh : Anne-Marie LE TENSORER, alias Cornille ; Gwen EVANO & Olivier CASSIEN ; Mélanie DEL FRATE & Jérôme LECLECH, Bran PENGLAOU & Emma DEL FRATE ; Suzanne, Gwenola & Sylvain MADELAINE (alias Figuline & Fauchevent) ; Corinne & Pascal CREQUIT ; Aela QUÉRÉ & Michael BONNET (alias Junior) et les chiens Hasgard & Freyja

Stéphanie & Julien NICOL, compagnie Volti Subito et les percherons Tango et Arnie ; Michel LE GARSMEUR et ses moutons ; Gwenola MADELAINE et les poules Fauvette & Poule Rousse

Lycée agricole de Pommerit, Centre équestre : Elisa BOURGUIGNON sur Quorrigan ; Solène TURUBAN sur Triskell ; Adrien CLEAC’H sur Unesco ; Céline LE GARDIEN sur Teelou ; Gwendoline GILLET sur Traviata ; Matthieu LOGIOU sur Viaïpie ; Céline BIHAN sur Orion du Jaudy ; Véronique COLCANAP sur Or & l’équipe Centre Équestre du lycée, BTS au lycée Pommerit, directeur Marc JANVIER

Remerciements à : Régis & Mariel HUON DE PENANSTER ; Corentin HUON DE PENANSTER ; Bernard LOZAÏC ; Marcel & Marie-Thérèse CONNAN ; Denise BOÉTÉ ; Yann Choubard ; Brigitte GOURHANT et les services de la commune Ploubezre ; Gwenola Coïc ; Rozenn NICOL

L’été 1347 – Extrait – Version française (FR)
L’été 1347 – Extrait – Version anglaise (EN)
L’été 1347 – Extrait- Version bretonne (BZ)
Catégories : Patrimoine