Poser sur une carte des épingles cliquables est sans doute un bon début : à tel point sur la carte, je déclenche la lecture d’un son capté à cet endroit sur le terrain.

La capture a eu lieu en été. Une deuxième épingle pourrait donner à comparer la façon dont le son se propage en hiver, c’est-à-dire dans d’autres conditions météo.

Ce matin (samedi), le klaxon entendu depuis la maison est particulièrement expressif. Est-ce imputable à l’humeur du conducteur ? Au week-end ?

Pour rendre compte de la variabilité complète du klaxon, il faudrait être exhaustif, capter chaque item, à tous les points du tronçon considéré (une quinzaine de kilomètres). Je ne dispose pas de la technologie nécessaire. Les mannequins et les enregistreurs sont trop fragiles pour être laissés à poste un an et trop couteux pour en disperser une trentaine. Sans parler de la question de l’énergie électrique. Un an est-il un cycle suffisant ? Quant à utiliser des solutions de moindre qualité audio (il en existe), je n’en ai pas envie pour le coup : c’est un autre métier.

Module étanche de WildLifeAcoustics

Il serait possible de laisser un système à l’abri d’une maison riveraine de la voie (dans le grenier par exemple) et d’échantillonner sur un an un point de passage du train. Qui a envie d’héberger un mannequin à l’ouïe fine pendant un an ?

Les approches actuelles d’analyse de l’environnement sonore peuvent rendre anonyme l’évènement : l’information retenue ne permet pas de reproduire le signal. Le système d’observation délivre, par exemple, une donnée pertinente basée sur l’analyse fréquentielle ou l’amplitude. Si le système observe l’activité sonore dans un bureau, on peut simplement vouloir savoir si quelqu’un parle (sans enregistrer ce que la personne dit). Là encore, c’est un autre métier. Le mien s’intéresse à la sensation, à la transmission (différée ou non) de la sensation.

Mais bien entendu, à vouloir se lancer dans un échantillonnage serré, on risque de se perdre dans un maillage infini. Pourquoi se contenter d’enregistrer la corne du train au bord des rails ? Ce n’est pas là que j’en ai l’expérience “domestique”.
C’est sans doute l’avantage des systèmes de simulation sur la captation : rendre compte de l’effet d’un certains nombre de paramètres par le calcul.

Machine, fais-moi entendre les variations de la corne du train de 18h35 dans un rayon de 4,3 km autour de Runelec, fin novembre de l’année prochaine, si Rémy conduit l’autorail et qu’il y a un match le samedi suivant au stade de Guingamp (alors que Rémy est plutôt cyclisme, mais pas son frère)…

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